Feuilleton / Feuilleton0011
Richard n'avait plus qu'à entrer, résigné. Il entendit son père demander à Hélène où ça en était des contrats, et il se dit à part lui que ça ne risquait pas d'avancer, compte tenu de la diminution de pouvoir qu'ils induisaient pour lui et Hélène : revendre des parts de ses actions à des étrangers ne pouvaient qu'affaiblir les intérêts de la famille qui allait rester à la disparition de Jules, c'est-à-dire Richard et Hélène.
« Avance, Richard, lui commanda son père.
— Tu voulais me voir ?
— Effectivement. Cela fait maintenant trois ans que tu es revenu habiter ici...
— Tu sais bien combien j'apprécie cette maison !
— Ne me coupe pas, je n'ai pas fini. Tu verras assez tôt que la vie s'avance inexorablement, et qu'un événement passé ou une action donnée peuvent avoir des répercussions sans possibilité de retour. Tu le sais. Mais tu devras encore l'intégrer en ton âme et conscience pour réellement te rendre compte de ce que cela implique.
— Même après l'épreuve de la mort de ma mère ?
— Possible. Je ne suis pas à ta place, et même si j'ai bien vu comment tu l'as vécu, je ne sais pas comment tu l'as finalement intégré. »
Richard restait songeur, ne sachant plus quoi penser. Cette discussion lui semblait inutile.
« Quoi qu'il en soit, continua Jules, je voulais également vous signifier, à toi et ton amante, que je n'étais pas dupe. »
Hélène sortit immédiatement de la pièce, pendant que Richard ne pouvait s'empêcher de sourire bêtement.