Les bretteurs se toisent, tandis que sur la plage l'eau salée vient les déséquilibrer : les pieds dans des sables mouvants, il est proprement impossible de garder un semblant d'équilibre. Malgré ces difficultés, rendant l'issue par trop aléatoire, leur concentration est extrême, et complètement sincère.
Leur combat n'aura pas duré : sitôt le premier coup porté, le premier sang versé, les arbitres arrêtent tout. Ce duel n'en était pas vraiment un, et Rodéric rangea son arme en pestant contre la mollesse de son époque. Il ne prit pas le temps de saluer le vaincu, ni les juges, et sortit de la petite mare en arrachant rageusement sa paire de bottes par les boucles et son sac par sa lanière. Il resta ainsi pieds nus, monta son cheval en croupe, et personne n'osa lui faire la moindre réflexion, ni avant, ni après qu'il fût parti.
D'autres concurrents se mirent en place pour la suite des épreuves.