Le tapis des champs, désaturé par le givre, conduit vers les portes de la ville qui s'emplissent des tonalités du levant. Oubliées la technologie, la science, la rationalité. Dehors le froid s'insinue partout, la glace remplaçant le silicium, les machines à bout de course.
Une tempête de sable semble avoir récemment paralysé l'ensemble des faubourgs de la cité, et les premiers rayons rendent l'ensemble un peu moins froid, un peu moins mécanique, comme une poésie en suspend.
Lorsque j'entre dans la ville, son nouvel état, si différent de d'habitude, semble être un fait acquis, et je ne vois plus personne s'affairer dans les rues. Mon soupir de soulagement prend la couleur de la buée expirée, et finalement je ne fais que traverser ce lieu mort, pour retrouver le tapis des champs et quelques éperviers solitaires qui croisent ma route à la sortie de l'agglomération...