De toutes les places existantes, celle de François Truvu était de loin la plus convoitée : titulaire d'une licence de sciences de la terre, il avait rapidement côtoié des géologues de renom et s'était vu intéger le centre de recherches du BHDT à Mirentis. Ce dernier s'occupait actuellement d'analyser les changements climatiques récents qui avaient affecté la zone rurale contenue dans le grand triangle Mirentis, Aussanid et Détina.
Il allait travailler chaque jour dans l'annexe du BHDT, et c'est là qu'il rencontra Bénédicte, lors d'un repas du CE (ils ne travaillaient pas dans le même étage, aussi ils avaient peu de chance de se croiser en temps normal, c'est à dire aux heures de bureau). La jeune femme avait selon François un physique de rêve. En fait non ce n'était plus vraiment une jeune femme, elle allait sur ses quarante printemps, mais François soutenait qu'elle était encore bien conservée. Âgé de 28 ans, il n'avait pas songé au fait que leur différence d'âge allait devenir de plus en plus prégnante au fil du temps, mais il n'en avait cure. Béné était quand même une sacré bombe !
Béné avait surtout vu que le brave François Truvu recherchait activement (c'est à dire coûte que coûte) une femme, qu'il était un peu nerd, et surtout terriblement naïf. C'en était trop : il fallait absolument provoquer une rencontre !
Dans le CE, Julie Champeau avait un rôle de premier plan. Elle s'occupait notamment d'y organiser les diverses manifestations. Et surtout elle était une des meilleures amies de Bénédicte, aussi il lui avait été facile de les réunir lors de la soirée du CE, qui s'était déroulée au routier « Chez Papanot », sur la RN 53 en direction de Détina, le vendredi 29 octobre 1993.
François avait été placé de façon opportune près de Béné, et la magie avait pu opérer entre le gratin dauphinois et la pêche melba.