Dehors il n'y avait plus de rochers, les reliefs agressifs avaient été transformés en sable fin aux couleurs chaudes.
Éléonore s'avançait vers la mer, incrédule. Le frottement du sable était doux et rassurant sous ses pieds. Elle avait envie de retirer son lourd harnachement et ses habits poussiéreux, pour se plonger dans l'eau sans doute fraîche.
Le soleil glissa sur sa peau ambrée et malgré tout laiteuse, et le sable devenait un peu éblouissant, dans son omniprésence et sa blancheur. Si Éléonore faisait la moue, ce n'était pas à cause de ce sable, mais parce que le vent apportait avec lui des oiseaux de mauvaise augure: au loin un nuage de poussière révélait les mercenaires qui rôdaient, en troupes toujours plus nombreuses et envahissantes.
Elle sortit de l'eau précipitamment, son rêve empli de calme et de poésie aussitôt brisé par le retour à la réalité et par les clameurs de la chasse, et sans même prendre le temps de se sécher lascivement au soleil, elle enfila ses vêtements et repris sa route parmi les rochers ternes et brûlants.