Blog / Confessions éclectiques

Elle termina de parler en même temps que moi. Le prêtre ne m'avait visiblement pas écouté, trop occupé par la révélation qu'il venait d'entendre, en même temps que je faisais la mienne, de l'autre côté du confessionnal.

Ça n'était pas vraiment orthodoxe de procéder ainsi, mais c'étaient les nouvelles directives de Vatican IV.

Nous n'avions visiblement pas la même notion du péché, mais l'homme de Dieu rassura la jeune femme : ce qui était transgressif de nos jours, c'était d'aller à contre-courant. C'était de ne pas suivre ce qui était accepté par l'époque. Le brave prêtre continuait à s'étendre sur ce lieu commun, à défaut de pouvoir le faire sur la pécheresse, ce qui n'aurait sans doute pas été pour déplaire au vieil homme.

Il la rassura en lui expliquant que ces galipettes, même par derrière — elle avait tenu à insister sur le mot « culbute » —, n'avaient rien de particulièrement déviant à notre époque.

« Ma fille, si vous avez tous été consentants, ce n'est donc pas un mal » (Ce qui somme toute n'était pas si faux)

Mes confidences lui échappèrent totalement, ce qui n'était pas non plus un mal, car le vieux cochon ne m'aurait sans doute pas donné aussi facilement l'absolution : mon vice était tout autre selon eux. Et c'est en quittant leurs lieux sacrés, seul et ignoré pour le moment, que je me rendis compte que je n'en avais absolument plus rien à faire de leurs opinions.

Deux constructions différentes, parallèles et opposées, de l'être.