Le fil du couteau interrompit le vert vif de la branche de persil : tchic, tchic, tchic, de façon monotone mais si envoûtante. Un vert profond, comme de l'herbe tendre et doucereuse.
Amandine regarda par la lucarne : l'ondée s'était terminée aussi brusquement qu'elle avait débuté, et le soleil commençait à reprendre du terrain dans la grande pièce. Un animal aboyait au dehors. Elle laissa tranquille une nouvelle fois la botte de persil, pour observer le gros chien des voisins : rien à signaler de ce côté-là non plus.
La craie des murs rendait toujours un peu d'humidité, et elle déplaça les ustensiles pour qu'ils ne soient pas contaminés par le salpêtre et les moisissures. Elle espérait que le retour du soleil purifierait tout cela également. Elle sortit dans la matinée lavée, le cœur aussi léger que si c'était la première fois qu'elle le faisait, et huma le vent avant d'aller chercher ce qui lui manquait.