— Merci mademoiselle. Vous pourriez me dire où je suis ?
— Bénédicte. Ne m'appelez pas « Béné », j'ai horreur de ça, plaisanta-t-elle. Mais à part ça, je suis une fille cool, vous verrez, affirma la jeune femme en bombant sa poitrine. Vous êtes à l'hôpital du quartier Ouest. Vous n'y étiez jamais allé ?
— Ça ne ressemble pourtant pas à un hopital ici, Béné.
— Et pourtant, ça l'est. Ne jouez pas avec mes nerfs par contre, sinon vous allez vous retrouver aux urgences pour une autre raison que votre venue initiale, je peux vous l'assurer !
— À ce sujet, pourriez-vous m'éclairer sur ma présence ici, chère Bénédicte ?
— Je vais vous chercher le docteur, s'il est disponible. »
Elle s'éloigna en ne dissimulant rien de son physique attirant, et si Paulin se disait qu'elle représentait bien l'archétype d'infirmière dont certains rêvaient, l'hôpital où il se trouvait en revanche n'avait rien de classique.
Le docteur Michel Jolin était un homme assez réservé, à la limite du froid, ce qui contrastait avec son infirmière délurée. Il lui expliqua que ses voisins avaient trouvé sa porte ouverte, ce qui les avait alertés, et il avait été retrouvé étendu sans connaissance. Sans leur intervention, le poison qu'il avait respiré en quantité massive aurait eu raison de sa volonté de vivre. Il avait été mis sous perfusion, et quand il sembla tiré d'affaire, on l'avait placé dans cette zone de repos. Le docteur lui conseilla d'y rester encore deux ou trois jours, mais le jeune homme était libre de repartir dès qu'il le souhaitait. Il lui tendit alors sa facture et le laissa se reposer.