Les traîneaux se rassemblaient sous la neige qui bientôt s'arrêta de tomber, pour faire place à un ciel libre et dégagé jusqu'à l'horizon, leur destination future.
Les animaux étaient prêts à être attelés, les conducteurs de luges glissant près de leurs brides pour les y attacher. Malgré le soleil couchant, il faisait encore lumineux, presque comme en plein jour, et ses rayons chauds allaient jusqu'au fond des maisons, léchant les rondins desséchés par les nombreux hivers.
Quelques cavaliers montés sur leurs chevaux couverts d'une belle étoffe rouge, passaient parmi les traîneaux et entre les bûchers, vérifiant que tout était en ordre.
Une grande statue à quatre visages salua la dernière vague de voyageurs, qui partaient vers d'autres destins, laissant leur foyer, parcourant vers le Nord des milliers de lieues avant d'arriver au pays des pyramides, avec leurs pentes si abruptes qui ne laissaient pas la neige s'y accrocher, tels que les dépeignaient les récits de ceux qui en étaient revenus. Mais c'était une autre histoire. Peut-être même verraient-ils la silhouette de glace dans le ciel, entre les nuages, d'ici quelques mois.
Pour le moment les quatres visages, qui observaient sans limite dans toutes les directions, faisaient encore partie du présent.