La rame s'arrêta devant le gazon de la station Babylone, ouvrant simplement ses portes et échangeant quelques voyageurs, ou plutôt devrions-nous dire quelques clients.
Elle repartit ensuite en direction de Pyramides, là où se trouvaient les grands jardins souterrains. Par un puits de lumière venant de l'extérieur, une serre titanesque contenant vergers et pépinières longeait les rails. Une plus petite serre était réservé aux potagers. Il faut savoir que ces légumes devenaient rares, en effet la plupart vendus à cette époque étaient malheureusement d'origine synthétique.
Pier et Fabris descendirent à cette station, pour retrouver leurs petites amies Laura et Marie près de la fontaine qui irriguait les plantes, par un système de goutte-à-goutte. Les fleurs les plus somptueuses de ces plantations, selon Marie, étaient les clématites blues « Wolffe Ausrame », avec leur parfum noble et enivrant. Quelques esprits grognons, des anarchistes, avançaient que ces variétés étaient artificielles, mais la jeune femme n'en croyait rien.
Huit autres jardins similaires existaient dans le réseau de métro de la ville : certains étaient plus spécialisés dans l'arrangement ornemental et la taille des haies, d'autres dans les arbres fruitiers, mais généralement les habitants aimaient se retrouver là, loin de toute pollution extérieure, ce qui les changeait de leurs blocs d'habitation gris et ternes, à la surface.
