Blog / La grisaille des murs

Courir dans la ville n'est plus une mince affaire. Déjà la pollution fait que l'on s'essouffle bien vite, et la circulation dense et ininterrompue ne facilite pas non plus la progression. Je connaissais un homme qui avait fait plusieurs fois le marathon de New-York, et une fois celui de Paris. Bien entendu, on n'arrête pas les émissions toxiques durant cette journée sportive, et il m'avait dit que cette épreuve l'avait plus éreinté que n'importe quelle autre.

Le seul marathon auquel j'ai participé, c'était celui de Créancine en Brie. C'était un semi-marathon en fait, et je ne l'ai même pas suivi jusqu'à son terme. Il faut dire que j'avais négligé la préparation physique, et que même dans l'air pur du Gatinais, mon souffle ne m'avait pas porté bien loin. Dépité et honteux, j'étais rapidement reparti vers la capitale, en rêvant dans le train du retour à un trophée que je ne méritais certainement pas.

Quelques jours plus tard, je me suis tordu la cheville en voulant attraper une rame de métro. Tout en boitant, je suis remonté lentement à l'air libre, respirant profondément pour apaiser la douleur. Je n'avais jamais relevé à quel point les platanes prenaient en cette saison une couleur qui s'harmonisait parfaitement avec la grisaille des murs.